Suite au lancement officiel de la DNUAF (Décennie des Nations Unies pour l’Agriculture Familiale) qui s’est tenu au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Rome du 27 au 29 mai, un second démarrage a eu lieu à New York à l’occasion du HLPF 2019 (Forum politique de haut niveau pour le développement durable). Cet évènement a permis de présenter aux États membres et aux délégations, tout le travail réalisé derrière la mise en place de la UNDFF.

Le 16 juillet dernier a eu lieu le lancement de la Décennie en faveur de l’Agriculture Familiale (UNDFF en anglais) au siège des Nations Unies à New York. Etaient présents lors de cet évènement Alberto Broch, vice-président du FRM et Secrétaire Général de la COPROFAM, José Graziano Da Silva, PDG de la FAO, Gilbert Houngbo, président du FIDA et Epsy Campbell, vice-présidente du gouvernement du Costa Rica. Il convient de noter la présence à l’événement du nouveau Directeur général de la FAO, le Chinois Qu Dongyu.

Lors de son discours, Mr Broch a souligné la nécessité « d’aller plus loin et de mettre en place des actions concrètes » comme par exemple accorder des fonds pour l’élaboration et la mise en place des Plans d’Action au niveau national et régional, créer et renforcer les Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale ainsi que tout autre espace d’échanges et de demandes en matière de politique agricole ou encore renforcer toutes organisations en relation avec l’agriculture familiale. Il a également insisté sur le besoin de s’aider d’un système performant de suivi et d’évaluation de la Décennie qui permettrait la réussite de ce projet.

« L’agriculture familiale est très importante pour l’humanité puisqu’elle produit des aliments sains, transmet les cultures, les savoir-faire et les saveurs traditionnels. Elle est également importante dans la lutte contre la pauvreté, la faim et le changement climatique. Il y a dans le monde 570 millions d’exploitations agricoles. Parmi elles, 500 millions sont des exploitations familiales. D’après la FAO, l’agriculture familiale produit 80 % des aliments bruts et concerne plus de 2,5 milliards de personnes sur les cinq continents », rappelle Broch.

C’est pour cela que l’Agriculture Familiale est indispensable à la réussite des ODD, puisqu’on la retrouve dans chacun des 17 ODD. Broch précise qu’« il est possible d’établir le lien entre l’Agriculture Familiale et les 121 buts des ODD, ce qui représente 72 % de tout l’Agenda 2030 ».

Cependant, le contexte a changé car il y a eu des changements de politique dans de nombreux pays, un retour en arrière en matière de droits et de politiques, ainsi que des ajustements et coupes budgétaires, ce qui a fragilisé les aides publiques destinées à l’agriculture familiale. De plus, il y a eu une augmentation de la faim et de la malnutrition dans le monde ainsi que des conflits concernant les terres et les ressources naturelles. « Nous faisons face à une augmentation d’évènements problématiques et cela va à l’encontre des objectifs des ODD et de la Décennie de l’agriculture familiale ».

Cette année marque le lancement de la UNDFF 2019-2028 et le moment est venu de travailler ensemble en mettant à l’honneur les agriculteurs/agricultrices et producteurs/productrices familiaux dans la mise en place de la Décennie.

«Nous autres, exploitants de fermes familiales, nous réaffirmons notre promesse de s’investir dans tout le processus de mise en œuvre de la Décennie, en collaborant au premier plan depuis nos exploitations, en apportant notre savoir-faire traditionnel, véritable atout pour mettre en place des systèmes de production alimentaire sains et durables, pour atteindre une sécurité alimentaire, pour mettre au premier plan une alimentation riche et pour garantir son développement durable. Non des moindres, nous sommes là également pour combattre la faim, la pauvreté et le changement climatique dans le monde », conclut Alberto Broch.

Nous partageons la transcription complète du discours d’Alberto Broch, vice-président du FRM et Secrétaire Général de la COPROFAM.

Article précédentSUITE AU LANCEMENT MONDIAL DE LA DECENNIE POUR L’AGRICULTURE FAMILIALE, IL CONVIENT D’ELABORER (ET METTRE EN ŒUVRE) LES PLANS D’ACTION NATIONAUX
Article suivantLES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SOULIGNENT L’IMPORTANCE D’UN BON SYSTÈME DE SURVEILLANCE DE LA DÉCENNIE POUR L’AGRICULTURE FAMILIALE